Monet dans sa bibliothèque · Les silences de la bibliothèque
Une bibliothèque au fil du temps
Comme toutes les bibliothèques personnelles, celle de Monet constitue le reflet déformé de la somme des ouvrages que le peintre a lu tout au long de sa vie. Depuis la mort de l’artiste, cet ensemble a aussi eu une vie parfois complexe et qui a pu le malmené. Des ouvrages ont continué à être lus, certains ont été pris sans être jamais rendu. L’exemple des livres d’horticulture, qui encore aujourd’hui sont utilisés par les jardiniers du domaine, en est la parfaite illustration.
Les marques de lecture
Si cette bibliothèque renferme des ouvrages lus, feuilletés ou regardés par l’artiste, il en est beaucoup d’autres qui n’ont jamais été ouvert ou pas par lui. Comment savoir si le peintre a vraiment lu un livre. Dans le cadre de Monet, cette enquête n’est pas évidente. Monet est un homme de son temps. Il a le respect du livre et il ne les annote que très peu. Seul deux marque-pages ont été retrouvé glissés entre deux feuillets. Et, si les reliures ont préservé les livres, elles ont aussi conduit à la disparition des couvertures imprimées, et peut-être au massicotage des tranches. L’usure des livres liée à leur usage en a ainsi été perdue
Un musée imaginaire au sens large
Par ailleurs, l’ensemble de ces ouvrages ne saurait être considéré comme une source d’inspiration pour le peintre. Ils témoignent de sa vie intellectuelle, de ses centres d’intérêt et de ses liens avec la sphère culturelle de son époque. Ils tracent les contours de son musée imaginaire au sens strict par les nombreuses illustrations qu’ils renferment mais aussi dans un sens plus large puisqu’il donne accès à ses savoirs et à tout son univers intellectuel.